Robot de traite : bras droit de l'éleveur mais qui n'a pas son oeil

Robot de traite : bras droit de l'éleveur mais qui n'a pas son oeil

mercredi 29.04.2009, 04:47 - La Voix du Nord

Depuis mai 2007, la salle de traite a été remplacée par un robot. Une fois les paramètres entrés, tout est automatique.

Quand il y a trois quatre ans, Dominique Martel a revu son exploitation dans le cadre de la mise aux normes, il s'est posé la question d'installer ou pas, à la place de la salle de traite, un robot. Et il a finalement franchi le pas. Depuis mai 2007, c'est une machine qui collecte le lait.

Avec le recul, Dominique est satisfait de son investissement, certes conséquent (de 135 à 155 000 E selon les versions) et long à amortir, mais il insiste fortement sur un point : « Jamais la machine ne remplacera l'éleveur. C'est vrai que c'est pratique, que ça facilite la vie, mais il faut un suivi quotidien et être présent auprès des bêtes plusieurs fois par jour. Rien ne remplace l'oeil de l'agriculteur.

» En pratique, toutes les vaches (elles sont soixante sur l'exploitation) ont été équipées d'un nouveau collier, qui leur sert d'identifiant. Installées dans une aire paillée, elles doivent obligatoirement passer par le robot de traite si elles veulent pouvoir manger dans une autre partie du bâtiment. Entre les différentes zones, des portes intelligentes autorisent ou pas l'accès. Le principe est le même pour aller à la traite. « Informatiquement, le laps de temps entre chaque traite a été défini. En fonction du collier, on sait combien de fois par jour une vache doit passer. Cela va d'une fois à quatre fois pour celles qui donnent le plus de lait. » L'éleveur a aussi dû, à la manière d'un jeu vidéo, paramétrer précisément l'implantation des trayons (une opération refaite chaque année). Ensuite, à chaque passage, c'est le laser du robot qui retrouvera leur position exacte afin de mettre en place les gobelets pour recueillir le lait. Entre chaque vache, tout est nettoyé, désinfecté. Automatiquement encore.
« Évidemment, il a fallu pour les vaches une petite période d'adaptation, mais elles s'y font très bien. Quand elles en ressentent le besoin, elles se présentent d'elles-mêmes. La production de lait n'a pas baissé. Au contraire, elle a augmenté. Il faut faire en sorte que la vache vienne de bon coeur. » La carotte qui la fait aussi avancer est la distribution d'un concentré de céréales, adapté à chacune. Seul inconvénient, comme le robot est prévu pour fonctionner 24 heures/24 (il travaille réellement dix-sept heures), notre éleveur est parfois réveillé en plein milieu de la nuit par une alarme de fonctionnement. Un désagrément compensé par tous les avantages qu'offre la machine : un suivi personnalisé de chaque animal qui permet d'identifier au plus vite le moindre problème de santé (et de séparer automatiquement le lait), et du temps gagné pour l'agriculteur qui peut se consacrer aux autres (nombreuses) tâches de son exploitation en polyculture. Et ce n'est pas un luxe.
E. C.

Dominique Martel, lieu dit Le Breuil à Samer Tél : 03 21 33 51 43.