Samer : un an de prison pour violences et extorsions sur personne vulnérable
dimanche 20.03.2011, 05:06 - La Voix du Nord
| CHRONIQUE JUDICIAIRE |
Le 25 mai 2010, Jimmy *****, 21 ans, maçon, demeurant à Samer, est condamné par le tribunal correctionnel de Boulogne-sur-Mer pour une affaire de violences. Dans la nuit du 19 au 20 février 2011, alors que suite à sa première condamnation il se trouve dans une période de mise à l'épreuve, il commet une autre infraction.
Cette nuit-là, la victime, un jeune homme en grande difficulté puisque durant la semaine il est hospitalisé en centre psychiatrique, se trouve pour le week-end chez son grand-père à Samer. Ce dernier lui donne la permission de sortir tout en lui demandant d'être de retour vers 23 h. Lorsque son petit-fils regagne le domicile, c'est pour avouer à son grand-père qu'il vient d'être victime d'une agression et du vol d'effets personnels.
Au cours de la soirée, il a rencontré Jimmy Feron. Dans un café, ils ont bu un ou deux verres avant que le prévenu ne l'invite à venir consommer un dernier verre dans son appartement. Arrivés dans le hall, sans aucune raison, la victime se fait insulter et menacer. Le prévenu, tout en lui mettant quelques petites claques, lui ordonne de donner ses bijoux, son portable et ses chaussures. Le lendemain matin, il avoue tout par téléphone à sa mère, qui lui conseille vivement d'aller restituer les objets volés. Vers 13 h, la mère se rend jusqu'à l'appartement de son fils et constate que les objets volés n'ont pas été restitués. Accompagnée de son fils, elle se rend chez la victime afin de lui rendre ses biens. Une restitution qui ne se fera pas car le prévenu s'en prend verbalement au grand-père.
Humiliations
Interrogé par le tribunal sur les motivations de ses actes, Jimmy Feron a déclaré : « Lorsque je me suis retrouvé dans le hall de l'immeuble, je n'avais aucune intention malsaine, je ne sais pas ce qui m'a pris, je pense que l'alcool a joué un grand rôle dans mon comportement. » - « Vous saviez que la victime était vulnérable et pourquoi ces humiliations ? », interroge le président.
- « Oui, c'est vrai, je savais qu'il était faible, mais je n'ai pas voulu l'humilier pour autant. Je lui ai juste demandé à plusieurs reprises de se mettre à genoux et debout sans penser à mal. » La victime examinée par un médecin s'est vu délivrer un certificat médical mentionnant un état de stress aigu.
Dans l'attente de son jugement, le prévenu avait été placé en détention provisoire. Détention qu'il a mise à profit pour rédiger une lettre dont il fait lecture devant le tribunal, et où il reconnaît être conscient de ses torts, s'excuse auprès de la victime et réitère son intention de soins concernant l'alcool et les stupéfiants.
Dans son réquisitoire, le procureur rappelle qu'en cas de récidive de violences le mandat de dépôt est obligatoire sauf si le prévenu présente des garanties qui, selon lui, n'existent pas. Même le travail d'intérêt général qu'il devait effectuer à Samer pendant des vacances n'a pas été fait. Il requiert la peine minimale, soit trois ans d'emprisonnement.
Selon Me Pauwels, le parquet balaye d'un tour de main les garanties de son client : « Il est en CDI, son employeur est prêt à le reprendre, sa mère est là pour le soutenir, il a un appartement... Je vous demande d'en tenir compte. » Le tribunal a condamné le prévenu à un an de prison dont six mois avec sursis mise à l'épreuve pendant deux ans et obligation de soins et ordonne un maintien en détention pour les six mois ferme.