Le PLU communautaire inquiète des maires attachés à leur autonomiedimanche 12.12.2010, 05:06 - La Voix du Nord
| COMMUNAUTÉ DE COMMUNES DESVRES-SAMER |Dossier chaud ! Jeudi soir, le président de la Communauté de communes Desvres Samer (CCDS) Claude Prudhomme avait mis à l'ordre d u jour le lancement du PLU (plan local d'urbanisme) communautaire. « C'est un dossier capital », a précisé l'élu avant de donner la parole à la représentante du cabinet Territoires sites et cités. C'est cette société qui a été sélectionnée pour aider les conseillers à mettre en oeuvre ce document. L'enjeu est effectivement d'importance puisque le PLU communautaire pourrait se substituer dans quelques années aux PLU communaux.
Aujourd'hui, seules la moitié des communes ont un PLU. Les autres ne sont dotées que d'une carte communale, moins réglementaire. « Le PLU communautaire a pour mission de maintenir notre développement », estime Claude Prudhomme. Car les estimations ne sont pas rassurantes. Si la CCDS n'agit pas à l'encontre de cette tendance, la population totale (aujourd'hui de 21 500 habitants) pourrait baisser. « Ce que nous ne voulons pas », rappelle le président. Il faut donc attirer des actifs « environ 1000 personnes » entre 2010 et 2025.
Pas avant trois ou quatre ans Pour cela, plusieurs bassins de population ont été tracés et des projets spécifiques seront déployés. La CCDS veut aussi soutenir le développement économique, offrir des logements adaptés aux moyens des habitants, renforcer le niveau d'équipement et de services pour attirer de nouvelles populations, et développer l'attractivité touristique.
Problème, le PLU communautaire ne plaît pas à tous les maires, qui craignent pour leur autonomie. « Les conseils municipaux doivent rester décideurs de l'urbanisme de leur commune », rappelle Philippe Leleu, maire de Wirwignes qui a voté contre la compétence urbanisme il y a quelque temps. Même inquiétude chez le maire de Questrecques : « Nous venons de boucler notre PLU dans le village. Qui nous dit que tout cela n'a pas été fait pour rien ? » Philippe Leleu ne décolère pas : « La mode est aux fusions, aux regroupements.
Qu'on nous dise tout de suite qu'il faut supprimer les communes ! » Le PLU intercommunal ne serait pas adopté avant trois ou quatre ans.