Depuis près d'un siècle, Notre-Dame de Lourdes honorée à la Verte Voielundi 17.08.2009, 04:52 - La Voix du Nord
À l'occasion de l'Assomption, l'abbé Neveu a accompagné les fidèles pour une procession.
| LACRES |Cela fait près d'un siècle que l'abbé Fourrier, alors jeune prêtre, institua à la chapelle de la Verte Voie érigée en 1882 par Henri Delplanque, une procession en l'honneur de Notre-Dame de Lourdes. Cette tradition se perpétue encore de nos jours.
Il faut remonter aux apparitions de la sainte vierge à Bernadette Soubirous à Lourdes en 1858 pour retrouver les origines de la chapelle de la Verte Voie. La paternité du lieu en revient à un modeste ouvrier natif du lieu en 1833 qui vivait alors avec sa mère.
La nouvelle des apparitions de Lourdes se répand très vite dans tout le pays, malgré les moyens restreints de communication. Durant cette période, la maman d'Henri Delplanque tombe gravement malade et le jeune homme se fait la promesse d'apporter toute sa reconnaissance à Notre-Dame de Lourdes, si elle guérit.
Miracle ou pas, celle-ci recouvra la santé. Notre homme se mit donc au devoir de tenir son engagement.
Brique par brique Il travaillait au service de l'écrivain Charles d'Hericault, comme employé au château du Haut Tingry à une distance de 5 km et chaque matin partait sur son lieu de labeur en poussant sa brouette. Une fois sa journée de travail terminée, il passait acheter un chargement de briques qu'il plaçait dans celle-ci. Au passage il gravissait la rude côte de Tingry avant de rentrer à son domicile. Ses heures de loisirs, il les passera durant plus d'une année à construire la chapelle qui perdure de nos jours.
Selon les dires des anciens, toutes ses économies passeront dans ce travail de dévotion, soit la somme assez rondelette pour l'époque de 4000 F or. Il faut dire que l'homme, même s'il ne percevait pas une grosse somme pour ces journées de travail avait le sens de l'économie et sa maman lui apportera toute l'aide nécessaire à la réalisation de son projet.
Retrouvé pendu dans son grenierLa chapelle fut achevée dès 1882. Notre homme très pieux pouvait alors implorer Notre-Dame de Lourdes dans la chapelle implantée dans sa propriété. Cette paix de l'âme retrouvée ne durera qu'une décennie. En 1892 à l'âge de 59 ans, il sera retrouvé pendu dans son grenier.
Une processiondès 1912 Après enquête, il s'avéra qu'il s'agissait d'un crime qui restera impuni. La chapelle resta quelques temps sans usage, jusqu'à ce que l'abbé Fourrier organise, dès 1912, une procession le premier dimanche du mois d'août. Les prêtres successifs poursuivirent la tradition jusqu'à la mort de l'abbé Schotte, prêtre desservant le village, en 1963.
Par la suite, c'est le prêtre desservant Samer qui continua le rassemblement de l'Assomption. De nos jours, la chapelle continue a être entretenue par les voisins et fait toujours l'objet de dévotions.
JOËL ROCHOY