L’essor urbanistique de Samer, à coups de constructions nouvelles et d’importants projets immobiliers à caractère social, suscite des inquiétudes. Une habitante de la rue de Longuerecques, secteur en plein développement, craint que les aménagements soient insuffisants pour éviter les inondations...
Annie Ramon, qui habite rue de Longuerecques, s’inquiète de l’urbanisation intensive et de ses conséquences.
Après avoir occupé un poste de cadre chez Gaz de France à Lille, Annie Ramon s’installe à Samer à sa retraite en 2006. Elle fait alors construire un petit pavillon rue de Longuerecques. L’endroit lui plait, c’est calme, mais en même temps à deux pas des commerces et connecté à des chemins de randonnée où elle peut s’adonner à la marche, une de ses passions.
En 2012, lors d’un phénomène météo exceptionnel (fortes pluies, grandes marées), le ruisseau des Lavandières, qui coule devant chez elle, déborde et menace d’inonder sa maison qui se trouve au niveau de la route. « Un parpaing de plus m’aurait davantage protégé mais on me l’a refusé. »
L’urbanisation fait peser un risque sur sa maison, estime-t-elle
Depuis, l’habitante vit dans la crainte que cela ne se reproduise. Sa maison est située en contrebas d’une pente d’où dévale l’eau lors des forts orages. L’urbanisation, qui s’est fortement intensifiée ces dernières années dans le secteur, ne fait, selon elle, qu’accentuer le phénomène de ruissellement. « Au début, nous n’étions que quatre habitations. Désormais, regardez, il y a des constructions partout. »
Un peu au-dessus de chez elle, le lotissement du Parc est en cours et accueillera, quand il sera terminé, 74 maisons. Plus haut, rue Jacques-Brel, les habitations ont aussi poussé comme des champignons. Et d’autres parcelles sont encore à bâtir rue du Crocq.
« C’est dans les grandes villes qu’il manque de logements. Pas ici »
« Samer a-t-elle besoin de tous ces logements ?, interroge-t-elle. Pas sûr. C’est dans les grandes villes qu’il manque de logements. Pas ici. Bâtir comme le souhaite le maire c’est bien mais encore faut-il faire les aménagements nécessaires pour gérer cette urbanisation massive. »
« Faux, répond le maire Claude Bailly, on a construit des bassins de rétention. Et si elle a été inondée en 2012, c’est parce qu’on a eu un problème sur un bassin en construction. On ne fait pas un projet immobilier sans monter un dossier loi sur l’eau. » Leur relation a pris l’eau. Lundi, tous ces griefs, Annie Ramon les a portés à la connaissance du maire dans un courrier posté par huissier.
DE NOMBREUX PROJETS EN COURS
Samer est un des endroits du Boulonnais où la population a le plus progressé depuis 2007. Le nombre d’habitants est passé de 3 457 à 3 891, soit une évolution de 12,55%.
Bien qu’il s’en défende, Claude Bailly crée les conditions pour accueillir de plus en plus d’habitants. Il s’en explique : « La loi SRU nous oblige à avoir 20 à 25 % de logements sociaux, on n’y est pas, on est à 17 ou 18 %. Donc on doit construire. » Résidence du Parc (74 logements), éco-quartier avec Habitat du Littoral (40 logements), résidence la Source (20 logements), ex-gendarmerie (28 logements), résidence Yves-Dorée (12 logements)...
Les projets poussent, un peu partout...
Source: La voix du nord www.lavoixdunord.fr