Toute cette semaine, un bus bouge pour l'emploi des personnes handicapées

Toute cette semaine, un bus bouge pour l'emploi des personnes handicapées

mardi 16.11.2010, 05:05 - La Voix du Nord

Hier, Johhny, qui souhaite travailler dans l'agriculture est venu rencontrer Estelle, de Cap Emploi.

| ON EN PARLE |

Hier matin, sur la Grand place de Samer. Comme d'habitude, le Bus pour l'emploi (1), qui sillonne chaque semaine le Boulonnais à la rencontre des demandeurs d'emploi, stationne sur le marché.

Mais à son bord se trouve une hôtesse inhabituelle. À l'occasion de la 14e semaine pour l'emploi des personnes handicapées, Estelle Loeuilliette, conseillère d'insertion professionnelle de l'association Cap Emploi Flandres Littoral (2) tient permanence pour toutes les personnes intéressées par le sujet : demandeurs d'emploi, salariés, employeurs... En fin de matinée, Johnny prend place en face d'elle sur la banquette orange aménagée au fond de la camionnette. Ce jeune homme de Bécourt, né sans avant-bras droit, porte une prothèse et est reconnu à ce titre comme travailleur handicapé. Depuis 2 ans en contrat de professionnalisation dans une association de Boulogne pour devenir animateur spécialisé dans l'environnement, il souhaite maintenant changer d'orientation. « Mon beau-père, producteur de lait, cherche une personne pour travailler avec lui » explique-t-il. Vingt heures par semaine dans un premier temps. Une proposition qui intéresse Johnny, lui-même issu d'une famille d'agriculteurs. Mais il se pose des questions : « s'il m'embauche, de quelles aides pourra-t-il bénéficier ? ». Aura-t-il notamment droit à une subvention de 50 % pour les quelques aménagements nécessaires : boîtier à gauche sur le tracteur par exemple... Estelle prend note puis répond point par point à ses questions. Hier matin, la conseillère a d'ailleurs reçu presque sans discontinuer. Un jeune se demandait s'il pouvait relever du statut de travailleur handicapé. Un autre, travailleur handicapé, souhaitait savoir les avantages auquel aurait droit son employeur s'il l'embauchait en CDI... « Certaines personnes hésitent aussi à être reconnues "travailleur handicapé", constate Estelle, ils en ont une image négative le handicap est caché en France ». En fait, la réalité n'a souvent pas grand chose à voir avec le fantasme. La moyenne des gens reçus habituellement par Cap Emploi a « le niveau CAP, environ 45 ans et souffre de problèmes de... dos, de mains, d'épaules... ». Beaucoup viennent notamment de la marée, ont travaillé à la chaîne et « sont bien abîmés à la fin de leur carrière. » D'autres sont hémophiles, épileptiques, diabétiques, HIV positif... La plupart du temps, le handicap ne se voit pas.


E.Dx
(1) Celui-ci est géré par la Maison de l'emploi et de la formation du Boulonnais. N° Vert : 0800 300 362.
(2) Cette association oeuvre pour l'insertion des personnes en situation de handicap. Cap Emploi littoral, 61-63 rue de la Paix, Boulogne-sur-Mer.
Tel. 03 21 91 08 12.