Talk Fundraising construit un nouveau centre d'appels et va embaucher en 2010
mardi 01.12.2009, 05:02 - La Voix du Nord
Irène Wrigstedt et Jean Grare, associés à la tête de Talk Fundraising.
| ÉCONOMIE |Cette société ne connaît pas la crise. Centre d'appel spécialisé dans le prélèvement automatique des donateurs pour de grandes causes, Talk Fundraising, basé à Desvres, a débuté hier la construction d'un nouveau site. Le montant de l'investissement s'élève à 900 000 euros dont 160 000 euros de subventions publiques. L'entreprise va presque doubler ses effectifs.
PAR ÉRIC DAUCHART boulogne@lavoixdunord.fr PHOTO « LA VOIX »
C'est dans sa chambre, au domicile de ses parents, à Saint-Martin-Choquel, près de Desvres, que Jean Grare débute son activité professionnelle. Après une licence de sciences économiques obtenue à Amiens et un passage à l'école de cadres de la chambre de commerce de Paris, il décide de se lancer dans le marketing direct et les bases de données à commercialiser. Une banque lui prête de quoi acheter son premier ordinateur et la société Consolists peut démarrer. Nous sommes en 1986.
Du chèque au prélèvement Son activité se développe et le Nordiste ouvre des bureaux à Desvres et Paris. Il gère une entreprise de huit personnes. Estimant avoir fait « le tour du métier », il vend son affaire au groupe Safig. Au cours de ses réunions parisiennes, il fait la connaissance d'Irène Wrigstedt, chef d'entreprise suédoise à la tête de plusieurs centres d'appels en Europe depuis vingt ans. En 2005, elle décide également de vendre sa société et de venir s'implanter en France.
Jean et Irène créent ainsi, en février 2007, l'entité Talk Fundraising, basée à Desvres. Le but est la fidélisation des donateurs via un centre d'appels téléphoniques. « La France est très en retard dans ce domaine. Les Français font essentiellement des dons par chèque. Ils aiment ce contact.
Or, les chèques sont en baisse constante de 10 % par an, ils coûtent cher en gestion aux associations et les banques les font de plus en plus souvent payer » constate Jean Grare.
Mais il n'y a pas que ça... « d'abord, nous téléphonons pour remercier un donateur. Puis, on lui propose le prélèvement. Car le plus dur est de réaliser la seconde contribution. On essaie aussi de réactiver les personnes qui ne donnent plus et enfin, on essaie d'augmenter le prélèvement. Nous sommes les seuls en France sur ce marché. Notre but est d'aider les associations à croître » poursuit-il. La société se veut également agence multimodale et propose de communiquer par courrier, téléphone portable, e-mails,... Après bientôt trois années d'activités, Talk Fundraising va s'agrandir. Les locaux actuels sont étroits et de nouveaux clients frappent à la porte. La société pense passer de 50 à 96 personnes au cours de l'année 2010. Surtout, elle investit 900 000 euros dans de nouveaux locaux qui s'étendront sur 5 000 m². Elle a reçu pour cela une subvention de 150 000 euros de la Région et de 10 000 euros par la communauté de communes de Desvres-Samer. Un soutien qui entre dans le cadre d'un contrat de développement économique. Les travaux, débutés hier, devraient être terminés en avril. « En échange, on s'engage à créer des emplois en CDI, et à mettre nos fonds propres dans l'affaire. Si on ne fait pas ça, on rembourse. Et en allant sur la zone d'activités d'Alincthun, les Pichottes, on se rapproche du Boulonnais et de ses bassins d'emplois. Nous recherchons des postes à temps plein, sans qualification précise ni limite d'âge » termine Jean Grare, dont la société a déjà travaillé avec l'association de réinsertion desvroise Espoir.