Samer : le maire menace de stopper le logement social s’il n’a pas une classe en plusSource : La voix du Nord - www.lavoixdunord.fr
Publié le 29/06/2014
PAR AMANDINE FARAUD
Claude Bailly est révolté. Le maire de Samer menace de ne pas mener à bien les projets de logements sociaux prévus par la commune si l’école maternelle ne peut pas ouvrir une classe supplémentaire à la rentrée.
Le maire a dû refuser l’inscription de 36 enfants à l’école à la rentrée.
Cent soixante-quatorze nouveaux logements sociaux sont prévus, comme ici à l’éco-quartier.
« Pour la rentrée prochaine, j’ai dû refuser l’inscription de 36 enfants de deux ans. C’est le document le plus dur à signer pour moi. »
Au vu de l’augmentation de la population ces dernières années (500 habitants en plus depuis 2009), les demandes d’inscriptions à l’école ont augmenté. Mais la commune n’a pas réussi à avoir une classe de maternelle en plus. La scolarisation des enfants de moins de trois ans n’est en effet plus obligatoire.
Trop riche« Si c’était à Desvres, ces enfants auraient pu aller à l’école. Les classes supplémentaires sont attribuées par rapport au revenu médian. C’est ridicule », juge le maire. Si le premier critère est le nombre d’enfants, le revenu des habitants d’une commune peut en effet être pris en compte. S’il est inférieur à 11 000 € annuels, cela peut faire pencher la balance pour une ouverture de classe. Or à Samer, le revenu médian est de 16317 €(*). Mais selon le maire, « les gens qui ont besoin de mettre leur enfant à l’école, ce sont justement ceux qui gagnent le moins ! ».
Alors, il sort l’artillerie lourde : pas de classe en plus ? Pas de logement social en plus ! « Si on ne prend pas ces 36 enfants de moins de 3 ans à l’école, nous ne ferons plus les logements sociaux qui étaient prévus. »
174 logements prévusÀ Samer, déjà 174 logements locatifs s’apprêtent à sortir de terre. Et selon Claude Bailly, d’autres maires « ne se bousculent pas » pour faire du logement locatif, « alors que la population en a besoin ». Il trouve donc « injuste » ce refus d’ouverture de classe. « Nous avons déjà rencontré notre députée Thérèse Guilbert à ce sujet », avance-t-il, déterminé à ne pas lâcher l’affaire. Le conseil municipal a voté pour une demande d’ouverture de classe le 16 juin dernier. « I l est hors de question de laisser tomber ces enfants. »
(*) Source : INSEE, revenus déclarés en 2010.
181 élèves
Actuellement, l’école publique Jean-Moulin accueille 181 élèves, répartis dans six classes.
Selon le maire, l’école maternelle, construite en 2005, pourrait accueillir une 7e classe dès la rentrée prochaine.