Site du Molinet : préserver la biodiversité pour protéger la ressource en eaumardi 27.04.2010, 05:03 - La Voix du Nord
Les différents partenaires ont signé la convention dans les locaux de la CAB.
| ENVIRONNEMENT |Le Boulonnais a la chance de posséder quelques espaces naturels remarquables. Le site du Molinet, à Samer, en fait partie. Classé en réserve naturelle volontaire en 1987, il est devenu réserve naturelle régionale en octobre 2009. La convention signée hier matin va assurer son avenir.
PAR STÈVE FERNANDES
boulogne@lavoixdunord.fr PHOTO LA VOIX
Mais ce changement de dénomination n'aura pas d'incidence sur les actions entreprises depuis plus de vingt ans. Tout au contraire, cette réserve constituée de prairies et de bosquets sur coteau calcaire, où de nombreuses actions de restauration (chantiers nature, fauchage...) ont été menées afin de favoriser une plus grande diversité de la flore, va continuer de faire l'objet de soins attentifs. C'est qu'on y trouve une centaine de variétés florales assez exceptionnelles sur le plan régional, dont des orchidées rares.
Zone de captage C'est pour cela qu'hier matin, une convention de gestion de cette réserve naturelle a été signée entre les différents partenaires (CAB, Véolia, Conservatoire des sites naturels), qui définit les modalités d'intervention des uns et des autres afin de poursuivre un objectif commun : la préservation des ressources naturelles.
Car cet espace de 6 hectares, inclus dans le périmètre Natura 2000, a un autre intérêt et non des moindres : il correspond à un site de captage d'eau potable, géré par Véolia, qui dessert vingt-six communes soit 35 à 40 % de l'alimentation en eau de l'agglomération boulonnaise. « Il est l'un des réservoirs du Boulonnais en quelque sorte » a précisé Frédéric Cuvillier.
Et c'est là un point essentiel, le Boulonnais n'étant guère bien loti en la matière, comme l'a fait remarquer André Bodart, vice-président de la CAB : « Nous sommes vulnérables au niveau de notre ressource en eau. On se demande toujours ce qui se passerait si une pollution accidentelle survenait. Il y a bien l'usine de Carly qui, en période d'étiage vient compléter l'alimentation, mais nous sommes toujours limite et nous devons parvenir à nous doter d'une marge de sécurité pour ne pas être exposés au pire ». La CAB y travaille, par exemple en envisageant de rouvrir un point de captage abandonné à Echinghen.
Un constat partagé par Bruno Godfroy, directeur régional de Véolia : « La question c'est de savoir quoi faire pour assurer durablement la politique de l'eau à long terme et les investissements que cela représente. On ne peut que se féliciter du travail des techniciens et, à court terme, il s'agit de gérer au mieux le quotidien afin d'assurer la préservation du site et de protéger la ressource en l'économisant ».
Économie, un mot qui prend toute son importance quand on sait qu'il faut penser aujourd'hui aux solutions à trouver pour apporter, demain, la fourniture d'une eau de qualité aux habitants.